Mon parcours
Indépendant, formateur et Ingénieur en Machine Learning (Machine Learning Engineer) est ce qui caractérise le mieux ma fonction professionnelle actuelle mais avant d’en arriver là, une histoire de plus de 40 ans s’est écrite.
Là où tout a commencé...
Né en 1980 à Maubeuge d’une mère institutrice et d’un père ouvrier qualifié, je suis de la fin de la génération X et au début génération Y aussi appelée Millénials. Il paraît que cette génération a une vision plutôt pessimiste du monde professionnel et que le monde du travail a peine à la satisfaire. Quel beau tableau !
Comme tous les enfants de ma génération, j’ai été bercé par la télévision et ses émissions cultes (comme le Club Dorothée). J’ai aussi connu le développement rapide des technologies : les ordinateurs, internet, les téléphones portables et notamment les forfaits « mobi-cartes » et le fameux téléphone indestructible nommé Nokia 3210.
Le goût pour les technologies m’est venu assez tôt. A l’âge de 8 ans j’ai reçu en cadeau mon premier ordinateur. C’était un Commodore 64 que l’on branchait sur la télévision. Certes, je me suis beaucoup amusé avec les différents jeux vidéo de l’époque : Space Invaders, IK+ (International Karaté +), Target Renegade que l’on chargeait dans la mémoire de l’ordinateur à l’aide de cassettes, mais vers 10 ans, j’ai commencé à écrire mes premières lignes de codes.
A cette époque il s’agissait du langage Basic. Alors bien sûr, j’étais loin du niveau d’un Steeve Jobs ou d’un Bill Gates, mais en suivant les tutoriels de l’époque que l’on trouvait dans les magazines, j’ai pu créer mes premiers petits jeux.
Ce fut le début d’une belle aventure dans le développement informatique..
Voué à devenir expert comptable
J’ai suivi ma scolarité de 1987 (CE1) à 1999 (Bac) dans le
groupe scolaire Notre Dame de Grace de Maubeuge, réputé à l’époque pour son
coté strict et son image de « boîte à bac ».
Ce n’était pas évident tous les jours et mon parcours
scolaire a commencé à virer de bord dès la 4ème où j’ai rencontré
quelques difficultés qui se sont amplifiées en 2nde, une classe que
j’ai eu l’occasion de suivre deux fois.
De ce fait, mes professeurs de lycée m’ont conseillé la voie
technologique. A l’époque c’était un peu connoté comme étant une « voie de
garage » mais si on s’accrochait et que l’on obtenait de bons résultats,
on pouvait s’en sortir.
J’ai donc opté pour un bac STT (Sciences Technologiques Tertiaires), anciennement appelé le bac G (bac à bon marché comme le dit Michel Sardou). Je n’avais pas vraiment le choix car c’était le seul bac technologique proposé par mon lycée. Peut-être un miracle, mais il s’avère que les résultats étaient au rendez-vous car j’ai pu obtenir mon bac avec une mention et puis la compta, ce n’était pas si mal que ça !
Il était alors temps de prendre le minitel et de s’inscrire dans les différentes universités (ancêtre de parcours sup). Etant donné que je n’avais pas un bac scientifique, il m’était impossible de poursuivre dans la voie informatique.
La comptabilité, me plaisait bien j’ai donc choisi un diplôme préparatoire aux études comptables et financière (DPECF) à l’Université Catholique de Lille. J’aillais devenir expert-comptable. Enfin, en théorie…
En effet, mes notes ne dépassaient pas la moyenne dans aucune matière sauf… en informatique !, où je terminais toujours les exercices avant les autres. Ma professeure me donnait des exercices personnalisés comme, je me souviens, la création d’une fiche paie automatisée dans Excel prenant en compte le statut cadre ou non du salarié. Tout un programme…
Après avoir recommencé mon année de DPECF (cette fois-ci à Maubeuge) je réussis à obtenir mon unité de mathématiques.
J’avais enfin le « niveau scientifique » requis pour entamer des études en informatique !
Mes études informatique
Après avoir connu l’université, je cherchais une formation qui me permettrait d’être rapidement opérationnel et employable. Je choisis donc la voie d’un BTS en informatique de gestion.
Cependant, je ne voulais pas retourner sur les bancs de l’école. J’ai donc fait le choix en 2002 de suivre cette formation à distance par le biais du CNED.
En plus des cours que je recevais chaque période sous formes de livrets et d’exercices à réaliser, je m’achetais régulièrement des livres de programmation.
J’ai jeté mon dévolu sur les langages nommés Visual basic et Delphi. Pour le premier, je me souviens avoir fait l’acquisition du livre de la certification : plus de 1500 pages à lire et à appliquer !
J’entends aujourd’hui parfois des étudiants qui ont changé de voie dirent « J’ai perdu mon temps avec ma précédente formation » mais non ce n’est pas vrai ! Pour preuve, c’est grâce à mes études en comptabilité que j’ai pu trouver mon stage en informatique pour valider mon BTS ! En effet l’entreprise Cobra Informatique située à Villeneuve d’Ascq (malheureusement fermée depuis) créait des logiciels de paie en Delphi (oui, la paie me poursuit…). J’ai donc pu participer à la création de certains modules de ce logiciel ainsi qu’au développement de leur site web.
Ce fut une belle expérience malgré les 200 km de route aller-retour quotidien entre Maubeuge et Lille.
En 2002 j’obtiens mon BTS cette fois ci sans mention, car mon dossier de présentation à l’oral n’était pas assez convainquant. Mais qu’importe, voilà un premier pas de fait dans le monde de l’informatique. Il me fallait à présent continuer.
Mes études informatique (suite)
Mon BTS en poche, je ne voulais pas en rester là car je regardais les offres d’emplois (2002) et un bac +4 (niveau maitrise) était requis. Mais là encore, je ne voulais pas retourner à l’université.
J’ai donc choisi les cours du soir en m’inscrivant au DEST (Diplôme d’études supérieures techniques) au CNAM de Valenciennes.
Il me fallait acquérir de l’expérience pour valider mes études et être davantage employable à la fin de celles-ci, de plus grâce au CNAM il était possible de réaliser des stages.
Je me mis donc en quête d’un stage. En 2002 les mails n’étaient pas encore le canal de communication privilégié pour la recherche d’emploi. C’est donc armé de mes enveloppes contenant mon cv et une lettre de motivation que je fis la tournée des entreprises de la ville de Valenciennes.
A chaque fois la réponse fut négative.
Je me souviens avoir gardé dans le tiroir de mon bureau une enveloppe sans l’avoir distribuée car l’entreprise ne me disait pas grand-chose. Mais au vu des refus accumulés, je me décidais à aller la distribuer.
Le lendemain, ou quelques jours après, le gérant de l’entreprise m’appelait. Il avait besoin d’un développeur informatique pour une solution qu’il développait en langage WinDev.
Il s’agissait de la société Infogest à Valenciennes (toujours en activité). A la tête Christophe G. et son cousin Alexandre L. m’ont alors accueilli. Ce stage fut de longue, même de très longue, durée car j’ai pu exercer dans cette entreprise en tant que stagiaire pendant 2 ans ! (Oui à l’époque c’était autorisé).
Certains crieraient aujourd’hui au scandale, et dénonceraient l’exploitation malheureuse des stagiaires. Mais il n’en était rien. J’ai pu acquérir des compétences en réseau, en développement en administration système, en gestion de clientèle. J’ai fait mes premières armes avec le logiciel WinDev, configuré des serveur Linux (le temps où il n’y avait pas d’interface graphique), créé des sites en PHP, MySQL… Je pouvais donc acquérir de l’expérience la journée et poursuivre mes études le soir.
Le CNAM n’est pas une école comme les autres. J’en garde un très bon souvenir car j’ai pu échanger avec des collègues de formation de tous horizons (médical, industrie…), plus âgés que moi à l’époque et avec un vécu professionnel très enrichissant pour la formation. J’ai aussi en mémoire les cours de Didier Nackache qui, en 2006, nous a initié au Data Mining (ancien nom du Machine Learning) de façon simple, pédagogique. Ce cours aura d’ailleurs une grande influence sur ma carrière professionnelle.
Une fois les deux ans passés il était temps pour moi de mettre fin à mon stage et de partir à l’assaut des sociétés de services lilloises.
Mes débuts en société de services
Je remercie vivement Christophe et Alexandre qui m’ont permis d’acquérir une expérience diversifiée qui a séduit la DRH de la société Sylis de Lambersart.
En avril 2006, je poussais les portes de l’entreprises Sylis pour m’installer dans une pièce où nous étions 4 ou 5 en « inter-contrat ». A l’époque je ne savais pas trop ce que cela voulait dire, mais j’ai vite compris que nous étions en attente d’une mission et que si aucune mission ne nous était proposée avant la fin de notre période d’essai cela signifiait la fin de notre contrat de travail.
4 mois passèrent et une mission me fut enfin confiée.
J’ai donc débuté ma carrière de consultant informatique en tant qu’ingénieur concepteur pour l’entreprise Renault à Douai. Peu importe la route quotidienne fatigante, les horaires interminables, il me fallait réussir coûte que coûte cette première mission.
Ce fut chose faite, et d’autres missions m’ont ensuite été confiées de 2006 à 2010. Quoi qu’on en dise, j’ai apprécié cette diversité de missions. Là encore certains diront que les entreprises de services informatique font de l’exploitation, que l’on est qu’un numéro parmi d’autres. En 2006 cela était moins vrai. Mais selon moi, c’est une formidable école de l’expérience !
2011, année de l'agilité et de l'indépendance
En 2011 après 5 ans d’activité en société de services, je décide de stopper les missions et de trouver un « le client final ».
Comme je m’étais pris d’affection pour le langage Flex qui permettait de réaliser des applications dynamiques en flash de façon rapide et de surcroît multiplateforme, je fus approché par la société Cylande de Roubaix qui développait ses solutions d’encaissement à l’aide de ce langage.
Le poste d’expert Flex me fut confié et charge à moi de former une petite équipe de développeurs, de faire des revues de code et de valider les architectures applicatives
Etant également l’auteur de deux ouvrages sur le langage Flex, j’avais approché la société Adobe (éditeur du langage) et j’étais ainsi convié à des évènements auxquels quelques experts pouvaient assister. C’est lors d’une de ces réunions que j’ai appris que Flex allait être abandonné et que cela allait occasionner près de 700 pertes d’emplois (chiffre non vérifié). En effet quelques mois plus tard, Flex a rapidement été abandonné au profit d’HTML5.
Très déçu après tout l’investissement porté à ce langage et à la reconnaissance de l’éditeur, je me suis mis en tête de changer d’activité. Abandonner le développement, l’expertise technique pour autre chose… mais quoi ?
Et cet autre chose c’était l’agilité !
Mi-2011, je quitte la société Cylande au profit de la société de services Micropole de Lille (retour aux sources). Dans cette entreprise, je fis, non sans mal, mes premières armes en tant que Scrum Master certifié. Car à l’époque c’était une révolution tant sur le plan organisationnel que managérial.
L’agilité fut pour moi une révélation. Enfin des outils et méthodes adaptés à la gestion de projets informatiques où le client et les développeurs pouvaient travailler ensemble. Des outils remplis de bon sens.
Mais pas entièrement satisfait par ce changement, fin 2011 je décide également de mettre de côté le salariat pour l’entreprenariat. Je deviens donc indépendant en créant la société Otexia qui deviendra par la suite Qstom-IT.
Coaching agile
Après différentes missions de développement (de 2011 à 2016) où l’agilité était au cœur des projets et la publication d’un ouvrage sur le Framework Scrum, j’avais envie d’accompagner les entreprises et les équipes dans leur transition agile
Coacher c’est accompagner, former et faire grandir. C’est sans doute là que mon expérience de formateur a vu le jour.
J’ai pu accompagner pendant 3 ans et demi (de 2017 à oct 2020
) souvent avec succès et parfois sans, différentes équipes des entreprises du
retail de la région Hauts-de-France.
Un virage progressif vers la data
Au fil du temps, l’agilité telle que je l’ai connue à ses débuts a, selon moi, perdu de sa splendeur.
Je ne me trouvais plus en accord avec les nouveaux principes agiles, il me fallait donc entrevoir une porte de sortie.
Vers la fin 2018, je me suis auto-formé à l’intelligence artificielle à l’aide de formations certifiantes, de tutoriels et de cas pratiques.
Cela va sans doute paraître étrange mais sans aucune réelle expérience professionnelle dans le domaine, je me suis fixé le défi d’écrire un livre sur l’intelligence artificielle dans lesquels les concepts seraient vulgarisés et accessibles à tout développeur d’application. Ce livre vit le jour en septembre 2019 après plus de 6 mois d’écriture.
Pour y parvenir, j’ai étudié plus d’une trentaine de livres sur le domaine, passé de nombreuses heures à décortiquer les formules mathématiques et à implémenter les algorithmes à l’aide du langage Python.
Ma formation en Machine Learning ? : 100% Autodidacte.
Ma fierté ? Que mon livre soit aujourd’hui l’une des meilleures ventes pour les éditions ENI, qu’il est utilisé dans de nombreuses universités francophones à travers le monde (Canada, Afrique…) et que les professeurs utilisent aujourd’hui mes cas pratiques et m’en font un retour positif ! Mon travail est reconnu à sa juste valeur. Il est donc possible de réussir et de se spécialiser sans forcément avoir un diplôme universitaire. (A ne pas crier trop fort en France !)
Mars 2020, la France vit son premier confinement lié à la pandémie de Covid-19. Alors que je suis encore coach agile, la question se pose : comment assurer une mission de coach agile ou de Scrum Master en télétravail ? Car ce métier est basé sur la relation constante entre individus. Les missions sont presque toutes suspendues par les clients et je me retrouve, comme beaucoup, en« inactivité » forcée.
Je profite de mon temps libre pour approfondir mes connaissances en mathématiques et techniques en Machine Learning et Deep Learning.
En Juillet 2020 après mûre réflexion, je prends la décision de me consacrer à 100% au monde de la data et stoppe toute mission de coaching agile.
2021, Formateur et doutes
2019 et 2020 étaient des années mélangeant agilité et intelligence artificielle.
2021 est l’année où je dédie toute mon activité à la formation. Mon entreprise Qstom-IT ajoute alors une corde à son arc et se fait référencer comme organisme de formation. Je m’engage également à la Cité de l’IA où je participe à des groupes de travail sur ce sujet.
Chaque formation que je propose à mon catalogue est réalisée sur-mesure ce qui m’oblige à créer de nouveaux cas pratiques et surtout à apprendre davantage pour être en mesure de répondre à toutes les questions éventuelles des apprenants.
Néanmoins, le syndrome de l’imposteur m’envahit peu à peu : Quelle légitimité ai-je en tant que formateur, n’ayant pas participé à de grands projets de Machine Learning et n’étant pas diplômé dans le domaine ?
Mais si l’on regarde bien, beaucoup d’entreprises n’en sont qu’au début de l’aventure « intelligence artificielle » et les formations diplômantes (master entre autres) n’ont que 3 ans d’existence.
En lisant de nombreux livres et ouvrages scientifiques, en créant des cas pratiques sur-mesure et en traitant divers domaines de l’intelligence artificielle (vision par ordinateur, traitement du langage naturel, série temporelle…), j’ai acquis autant d’expérience que celle que j’aurais pu acquérir par différentes missions.
Fin 2021, une entreprise du retail de la région Lilloise me
contacte pour les aider à prédire l’affluence des visiteurs dans leurs magasins
les jours d’ouverture exceptionnelle. Malgré la difficulté et l’urgence (fêtes
de fin d’année obligent) la mission est accomplie avec succès. Le modèle est
créé, développé et intégré dans une application déployée en production. Ce
résultat me conforte dans mes compétences et mon savoir-faire.
Data Scientist ou Machine Learning Engineer ?
Mais au fait… tu es Data Scientist ou Machine Learning Engineer ?
Le Data Scientist est en mesure de créer et d’optimiser de nouveaux algorithmes de Machine Learning, il a généralement un bon bagage en mathématiques. Quant au Machine Learning Engineer, son rôle est d’optimiser des algorithmes existants, de les utiliser dans des applications ainsi que de déployer et maintenir ces applications.
Cette dernière définition me correspond tout à fait car elle colle avec ma sensibilité technique. C’est pourquoi aujourd’hui je me considère comme étant un ingénieur en Machine Learning (Machine Learning Engineer).
Cependant sur le marché de l’emploi, on trouve beaucoup d’offres de Data Scientist, alors qu’en réalité il s’agit d’un rôle de Machine Learning Engineer. C’est pourquoi je me permets d’utiliser le titre de Data Scientist sur mon profil LinkedIn